Standing Rock
.
Je le reconnais, lors de festivals littéraires, je regarde autant sur le programme les rencontres organisées avec les auteurs que les expositions qui accompagnent la manifestation.
Pour cette éditions 2018 de Festival America, je ne voulais pas manquer le reportage photographique de Zen Leford, photoreporter français, consacré à la résistance organisée contre la construction de l'aléoduc traversant la réserve indienne de Standing Rock dans le Dakota du Nord.
Pour rappel : Tout a commencé par une simple pétition initiée en avril 2016 par de jeunes Amérindiens Lakotas de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota. Leur requête adressée à l’armée américaine, en partie propriétaire du terrain : que la construction de l’oléoduc Dakota Access Pipeline (DAPL) ne détruise pas les sépultures de leurs ancêtres et ne pollue pas l’eau de leur rivière. Petit à petit, le mouvement a grandi. Des écologistes et des défenseurs des droits de l’homme ont rejoint les manifestants de la réserve. Mais surtout, des Amérindiens venus des quatre coins des États-Unis ont planté leurs tentes sur les camps postés aux abords du chantier. La défense de la terre et de l’eau s’est transformée en une revendication du respect des droits tribaux.
Bien que le président B.Obama ait arrêté ces travaux, la construction de l'aléoduc a été reprise et achevée après l'élection de D.Trump bien que la crainte de fuite et de contamination de l'eau ( l'aléoduc passe sous la Missouri River ) soit légitime, comme légitime est la volonté d'empêcher une profanation.
Zen Leford a suivi, durant trois mois, cette résistance de huit mois, que l'on peut considérer historique, pas seulement pour les Amérindiens. Ses photographies témoignent de la mobilisation de cette action résolument non-violente, ainsi que de l'implication de la jeune génération qui refuse d'oublier ses origines; et qui, tout en intégrant la modernité matérialiste américaine, tente d'être encore gardienne d'une culture.
Les photographies, sur de grands panneaux en plein air, étaient chacune légendées, ce qui rendait le parcours d'autant plus intéressant.
.
Sur cette photographie, en arrière plan de cet homme Lakota, on aperçoit des drapeaux. Ces drapeaux sont ceux des 200 nations indiennes venues en soutien. Ce fut le plus grand rassemblement originaire de tout le pays pour défendre cette terre sacrée des Sioux Lakotas, dans cette réserve de Standing Rock.
- Prières -
.
Le camp dans lequel étaient installés tous ces opposants au pipeline s'appelle Oceti Sakowin. Ils étaient plus de 4000 dans des logements précaires en décembre, malgré le froid. Les Natifs nomment ce pipeline " Le serpent noir ". Ils ont été surnommés " Water Protectors ", les défenseurs de l'eau. Ils disent " Mni Wiconi ", l'eau est la vie.
- militants occupant le chantier -
Je vous invite à découvrir ce reportage sur le site du Zen Lefort ICI -
.
Festival America proposait également des films documentaires dont The Ride ICI ( à propos de la transmission de la culture amérindienne à la jeune génération, un très beau film ) et King ICI, que je ne peux que vous recommandez à nouveau.
*
Ajouter un commentaire
Commentaires
1 Alys Le 30/09/2018
2 Saxaoul Le 30/09/2018
3 maggie Le 30/09/2018
4 Marilyne Le 30/09/2018
@ Saxaoul : j je t'en prie. J'avais lu quelques articles, alors de reportage en images, je ne voulais pas le manquer !
@ Maggie : il doit etre beau ce coussin ! C'est dommage, sur lien, il y a les photos mais elles ne sont pas legendees.
5 Anne Le 30/09/2018
6 niki Le 01/10/2018
7 Lili Le 03/10/2018
Merci pour ce billet :*
8 Ellettres Le 05/10/2018
9 Marilyne Le 06/10/2018
@ Niki : A ce Festival America, il m'a semblé que la littérature amérindienne est bien présente, j'ai l'impression qu'elle est peut-être mieux diffusée maintenant.
@ Lili : une grande action, il est heureux que cette exposition photographique permette de ne pas l'oublier.
@ Elletres : je note ce titre. J'ai lu il y a longtemps La malédiction des colombes de Louise Erdrich, une belle lecture. Louise Erdrich a signé des articles à propos de Standing Rock.