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Kenzaburo Ôé
Je sors de mon silence blog pour saluer un grand auteur parmi ceux que j'admire, Prix Nobel de littérature, décédé ce mois-ci.
Kenzaburô Ôé est un écrivain japonais - romans, nouvelles, essais - né dans l'île de Shikoku en 1935. Il était l'invité du Salon du Livre de Paris en 2012. L'écouter lors des conférences fut à la fois passionnant et émouvant tant cet homme est modeste et engagé. Il ne fut pas question que de littérature mais aussi d'enfance handicapée, de nucléaire, de fanatisme.
Voici ce que j'avais écris après cette rencontre ( j'ai lu la majorité des titres que je cite, je n'en ai par la suite chroniqué qu'un sur ces pages : Gibier d'élevage ) :
Kenzaburô Ôé a étudié la littérature, notamment la littérature française. Il est l'auteur d'une thèse sur Jean-Paul Sartre. Ses premiers récits sont publiés dans les années 50. Le tout jeune écrivain reçoit dès 1958 le prestigieux prix littéraire national Akutagawa pour Gibier d'élevage. En 1963 nait son fils handicapé mental - " celui qui lui apprendra tout " -. Cette expérience au quotidien difficile nourrira une réflexion profondément honnête et humaine qui s'inscrit dans ses romans : Une affaire personnelle ( ouvrage qui m'a été recommandé par un éducateur spécialisé lors de l'une des conférences ), Une existence tranquille, Dites-nous comment survivre à notre folie ( dans le recueil de nouvelles éponyme ). Une famille en voie de guérison est la chronique de ces années à lutter auprès de ce fils - Hikari - devenu compositeur.
L'auteur japonais s'intéresse à la littérature sud-américaine dans les années 80 et enseigne dans une université mexicaine. En 1994, il reçoit le Prix Nobel de Littérature. Son discours est édité sous le titre Moi, d'un Japon ambigu ( recueil proposant également trois conférences sur la littérature japonaise et le rôle de l'écrivain selon ses propres maîtres littéraires, asiatiques et occidentaux, selon ses expériences et engagements, son opposition à Mishima ).
Kenzaburô Ôé signe une oeuvre romanesque violente, inquiète de ce monde d'après-guerre. Erudit et citoyen, lucide et vigilant, il interroge en toute conscience. Marqué par l'horreur d'Hiroshima, révolté par la catastrophe de Fukushima ( 2011 ), il ne cesse de militer contre le nucléaire, dénonçant la politique équivoque de son pays victime de la bombe atomique et du nationalisme mais poursuivant ses programmes nucléaires dans une société au système toujours aussi dur. Ses Notes de Hiroshima sont publiées en français en 2012 : il s'agit d'un reportage et de témoignages datant de 1953, en devoir de mémoire, dans lequel, déjà engagé, Kenzaburô Ôé se demande, sans réponse, ce que le monde retient du saccage nucléaire.
Son dernier roman est paru en 2009 au Japon. Il a été publié en français en 2013 par les éditions Picquier, intitulé Adieu, mon livre ! mettant en scène un personnage écrivain, alter ego de l'auteur. Tous les textes et livres de Kenzaburô Ôé ne sont pas traduits en français.
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- Photographie de Kenzaburô Ôé au Salon du Livre de Paris 2012 -
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- Quelques articles accessibles sans abonnement en ligne : sur France Info ICI - Sur Actuallité ICI - Sur Le Temps ICI - ( sinon, entretien sur Philosophie magazine / Le Monde / Bibliobs ).
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Commentaires
1 nathalie Le 15/03/2023
Mon billet : https://chezmarketmarcel.blogspot.com/2018/06/cetait-une-vue-ravigotante.html
marilire Le 16/03/2023
2 niki Le 15/03/2023
marilire Le 16/03/2023
3 Ingannmic Le 15/03/2023
marilire Le 16/03/2023
4 Aifelle Le 16/03/2023
marilire Le 16/03/2023
5 Kathel Le 16/03/2023
marilire Le 16/03/2023
6 Dominique Le 16/03/2023
merci à toi pour l'info
marilire Le 16/03/2023
7 Passage à l'Est! Le 18/03/2023