Chants du Monde Flottant
Avec Lili, nous vous proposons un rendez-vous poétique chaque premier lundi du mois, au gré de nos lectures.
.
- Chants du Monde Flottant - Nôïn -
Ce recueil n'est pas un recueil de haïkus. Je vous l'épargne cette fois, en ayant déjà présenté ici, ici, ici , et lors de quelques dimanches poétiques...
Pour ce recueil, il s'agit de tankas, une alternance de vers penta et hepta syllabiques. L'auteur en est le moine-poète Nôïn, traduit pour la première fois en français avec cette édition ( traduction de Makoto Kemmoku et Patrick Blanche ), les éditions Terre Blanche d'Erik Sablé. Je choisis parmi ses publications lors du Marché de la Poésie de la place St-Sulpice, à Paris, en juin.
Nôïn est l'un des grands poètes de l'ancien Japon. Il vécut il y a mille ans et il est le précurseur d'une lignée de vagabonds et d'ermites qui s'adonnaient à la poésie. Il naquit en 988, il quitta définitivement de " monde flottant " en 1050. Vers 1013, il revêtit la robe de moine bouddhiste pour vivre en retrait du monde une existence de moine-pélerin.
Les vers du moine Nôïn sont sensibles, célébrant les saisons, évoquant les douleurs de l'amour, la difficulté d'abandonner ce monde flottant pour devenir bonze, d'abandonner la vie quand vient la vieillesse; ce sont ses chemins, et les années qui passent.
Florilège :
Passage du temps,
tant d'époque se succèdent
Mais n'oublie jamais
des cerisiers les pétales
chus sur ta robe de moine
.
Dans la nuit glacée
le flux de mes larmes n'est
pas pris par le gel
Mon amour coule si fort
qu'il brûle comme une flamme
.
Couleur de la neige
qui vient se poser sur l'eau
Vagues qui se lèvent
et dévoilent la couleur
de leurs crêtes. O Blancheur.
.
Le col de la mort
est-ce versant ou l'autre
qui va y conduire ?
Est-ce l'aube ou bien le soir
qui donne à ce jour son prix ?
.
Le rouge des fleurs,
l'odeur des pruniers qui s'ouvrent,
ne suiffisent-ils
au bonheur du rossignol
pourqu'il chante sur sa branche ?
.
- Estampe d'Hiroshige -
.
Je clos en poésie cette saison nippone.
Il n'y a pas eu de chroniques concernant des oeuvres de Tanizaki, ni de Kawabata qui reste l'un de mes auteurs favoris depuis toutes ces années que je le lis. C'est toujours compliqué pour moi d'écrire à propos de ses romans mais je recommande absolument, ainsi que Yasushi Inoue ( et ici - pour lui, ce n'est que partie remise, une nouvelle lecture-chronique ).
Il y a eu un abandon de lecture ( littérature contemporaine : " De toutes les nuits, les amants " de Mieko Kawakami, lâchement abandonné à mi parcours ) et une lecture non chroniquée ( " Le convoi de l'eau " de Akira Yoshimura ).
Je reviendrai évidemment à la littérature japonaise ( il y a encore du choix sur mes étagères et dans les listes ^-^ ). Nous sommes en septembre, ce voyage est terminé, j'ai des projets de chroniques par/pour ici, qui ne sont pas uniquement lectures, plein la tête ( en mode rattrapage depuis fin mai aussi, certes ).
*
Ajouter un commentaire
Commentaires
1 maggie Le 03/09/2018
2 Marilyne Le 03/09/2018
3 Lili Le 03/09/2018
Merci pour ce bel instant poétique et bon début de nouveaux projets littéraires !
4 Anne Le 03/09/2018
5 Marilyne Le 03/09/2018
@ Anne : oui, j'ai été un peu deroutee, je me demandais où nous allions mais j'ai vraiment aimé cette atmosphère particulière, et cette façon de raconter.
6 niki Le 04/09/2018
7 Marilyne Le 05/09/2018
8 yuko Le 28/09/2018