
- Documentaire français et américain de Stéphanie Gillard ( datant de 2016 ) -
- Sortie le 07/02/2018 -
Chaque hiver, une troupe de cavaliers Sioux traverse les grandes plaines du Dakota pour commémorer le massacre de leurs ancêtres à Wounded Knee. Sur ces terres qui ne leurs appartiennent plus, les aînés tentent de transmettre aux plus jeunes leur culture, ou ce qu’il en reste. Un voyage dans le temps pour reconstruire une identité perdue qui confronte l’Amérique à sa propre histoire.
The Ride est un excellent long métrage documentaire.
La réalisatrice suit durant deux semaines cette chevauchée commémorative qui est autant pélerinage que transmission, puisque cette troupe est constituée de " vétérans " et d'adolescents, garçons et filles. La traversée est rude, toute la journée à cheval en plein hiver, les températures sont très basses. Les étapes se font dans les réserves sur leur parcours. Les soirées sont communes, de chants, de récits; campement dans des gymnases.
Nous avons beaucoup apprécié ce documentaire qui ne joue pas du pathos. Nous accompagnons, comme la réalisatrice qui donne la parole, qui filme au plus près le groupe. Il n'y a pas de discours, pas de commentaires, seulement quelques lignes situant le contexte historique en début de film. Nous vivons avec eux. Une véritable sincérité. Au-delà de l'aspect historique, c'est une rencontre pour nous, avec ces Sioux, dans leur espace, et surtout une rencontre contemporaine.
Ce qui m'a touchée, c'est cette façon de transmettre, sans didactisme, de façon traditionnelle, par l'échange et par la pratique. Ce sont les histoires racontées et le chemin parcouru. Ce qui nous a frappés, c'est que cette transmission se fait sans renier la culture américaine dont sont issus ces jeunes, même si les faits de spoliations et de génocide sont dit clairement. Et ce qui nous a interpellés, c'est que tous parlent anglais ensemble, pas de mots en langue d'origine, même les chants; ainsi que l'omniprésence de leur foi chrétienne.
Les anecdotes racontées sont édifiantes quant au racisme latent, alors même qu'elles sont racontées avec un certain humour.
Il est beau ce documentaire, voir ses jeunes si proches de leur chevaux, à l'écoute des aînés, portant les bâtons de prières, sans renier leur monde et leur époque, par leurs vêtements, accessoires et leurs centres d'intérêt. Et puis, cette scène, ces trois jeunes regardant Little Big Man à l'arrière d'un 4X4...
J'ai lu que la réalisatrice a découvert l'existence de cette chevauchée par Jim Harrisson, auteur parmis ses favoris, avec un album photographique dont il avait rédigé la préface.

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Commentaires
1 maggie Le 14/02/2018
2 yuko Le 14/02/2018
3 niki Le 14/02/2018
4 Lounima Le 14/02/2018
Mais ce que tu en dit me convainc que c'est un documentaire qui devrait me plaire !
5 Alys Le 16/02/2018
6 Marilyne Le 17/02/2018
@ Yuko : merci, C'est une bonne nouvelle ^-^ .
@ Nini : je n'en entends pas parler maintenant mais avant sa sortie, j'ai vu l'annonce et une brochure de présentation.
@ Lounima : il est différent ce documentaire, vivant et intéressant.
@ Alys : j'aime beaucoup le cinéma, en amateur, alors je suis les sorties hebdo, et j'ai la chance d'avoir accès à 4 cinémas indépendants donc je suis presque certaine de pouvoir voir ces films moins diffusés :-)
7 dasola Le 21/02/2018
8 Marilyne Le 21/02/2018