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Une larme
cueillie ce matin
sur la rose à naître
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Volent au vent d’automne
feuille rouge feuille jaune
et tes cheveux blancs
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Dans mon cahier
deux pétales d’orchidée
sèment leurs secrets
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- Extrait du recueil de haïkus Mon ombre épaisse et lente de Juliette Schweisguth dite Clochelune – Editions Pippa – Collection Kolam Poésie -
Je ne souhaite pas vous présenter ce recueil, simplement vous dire qu’il existe et vous inviter à le découvrir par ce florilège que je me permets de publier sur mes pages. Je ne souhaite pas le présenter car il s’agit de l’œuvre à la publication posthume d’une jeune femme née avec une malformation cardiaque décédée l’année dernière et qu’il me faut commencer par cette information pour le présenter. La maladie, le manque d’oxygène n’ont pas épargné Juliette. Son souffle, elle l’a trouvé dans les livres, dans la lecture, puis l’écriture poétique. Alors, je préfère vous offrir ses vers qu’elle nous a laissé.
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La poésie
jeune pousse sur cœur mûr
en robe de fête
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Parce qu’ » Il serait injuste et réducteur de voir en Juliette uniquement une jeune femme malade » comme le souligne le poète Thierry Cazals qui l’a accompagnée et qui signe l’une des préfaces de ce recueil, témoignant de son art, de cette fraîcheur de son regard et de sa plume, de sa lucidité face à l’impermanence et de sa sensibilité » au cœur » de la vie, son cœur ouvert à la lune et à la nuit, aux rivages bretons, au ronronnement du chat, aux bruissements de la nature, à la musique des notes et des mots…
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- estampe de Harunobu -
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