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Encore frissonnant
Sous la peau des ténèbres,
Tous les matins je dois
Recomposer un homme
Avec tout ce mélange
De mes jours précédents
Et le peu qui me reste
De mes jours à venir.
Me voici tout entier,
Je vais vers la fenêtre.
Lumière de ce jour,
Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Epargne encore un peu
Ce que j'ai de nocturne,
D'étoilé en dedans
Et de prêt à mourir
Sous le soleil montant
Qui ne sait que grandir.
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- Jules Supervielle, poète franco-uruguayen - extrait de La Fable du monde ( Poésie Gallimard ) -
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- Aldo Sessa ( photographe argentin )-
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Commentaires
1 martine Le 19/07/2015
Celui qui cherche dans ses mots,
Celui qui dit ombres sur blanc
Et blancheurs comme sur la mer
Noirceurs sur tout le continent,
Celui qui murmure et se tait
Pour mieux entendre la confuse
Dont la voix peu à peu s'éclaire
De ce que seule elle a connu
Celui qui sombre sans regret
Toujours trompé par son secret
Qui s'approche un peu et s'éloigne
Bien plus qu'il ne s'est approché,
Celui qui sait et ne dit pas
Ce qui père au bout de ses lèvres
Et, se taisant, ne le dira
Qu'au fond d'une blafarde fièvre
Au pays des murs sans oreilles,
Celui qui n'a rien dans les bras
Sinon une grand tendresse,
Ô maîtresse sans précédent,
Sans regard, sans cœur, sans caresses,
Celui-là vous savez qui c'est
Ce n'est pas lui qui le dira »
2 Dominique Le 19/07/2015
merci merci
3 Anne Le 19/07/2015
4 Aifelle Le 20/07/2015
5 Tania Le 26/07/2015
Bonne après-midi !