" Face au risque de n'avoir plus à déguster, dans un avenir proche, qu'une littérature fast-food, il me paraît urgent de résister aux pouvoirs grandissants des gestionnaires de la culture.
Le livre est un tel enjeu qu'il exige d'autres critères de valeur que sa seule vitesse de rotation. Et je crois même que son irremplaçable richesse tient à ses lenteurs, à ses pesanteurs. Ce sont ces contraintes qui font du livre cette liberté qui dure.
Oui, il faut un autre temps pour le livre : un temps pour l'écrivain face à son oeuvre, pour l'artisan face aux papiers, aux encres, un temps aussi pour le bibliothécaire en ses choix, le libraire en son commerce, comme pour le lecteur en son plaisir.
Le temps, sans doute, que mûrissent les rencontres, que s'accomplissent les imprévisibles métamorphoses. Le temps du lent émerveillement.
Celui de l'urgence d'aimer. "
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Par Jean-François Manier, fondateur des éditions Cheyne, éditeur du Chambon-sur-Lignon de littérature poétique contemporaine, de livres de collection par leur qualité éditoriale. Il est également l'un des organisateurs de la manifestation Lectures sous l'arbre.
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- Peinture de Manuel Nunez -
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Commentaires
1 De Couvreur Le 15/08/2015
J'aime beaucoup votre texte "Eloge de la lenteur". J'en oublie la pluie.
Très beau tableau.
Merci
2 Marilyne Le 15/08/2015
Ce texte n'est pas de moi mais de l'éditeur Jean-François Manier.
Laissons passer la pluie.
3 Aifelle Le 15/08/2015
4 Marilyne Le 15/08/2015
5 Sous les galets Le 18/08/2015
Merci pour ce bel extrait.
6 Marilyne Le 18/08/2015
7 Tania Le 18/08/2015
8 Marilyne Le 19/08/2015