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La Steppe - Tchekhov
- Livre de Poche -
- Traduit du russe par Vladimir Volkoff -
Iégorouchka n'a pas encore dix ans lorsqu'il entreprend au coeur de l'été son premier grand voyage. Et ce sera pour lui la découverte émerveillée de la steppe russe, de cet océan sans vagues où quelques marchands naviguent en convois sur la grand-route, de ses lointains bleus traversés de brusques orages, de sa faune secrète ou familière, de son peuple de bergers ou de cavaliers évanescents.
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Ce récit d’une centaine de pages, signé par un jeune auteur encore, est un très beau texte, récit de la Russie du XIXème, celle des paysans et des négociants, celle des lointains.
En sous-titre Histoire d’un voyage, voyage initiatique, celui de Iégorouchka qui, en quelques jours, quelques nuits, découvre son pays. Il quitte sa mère et son village pour commencer ses études, rejoindre un lycée en ville. Les premières pages suivant son regard d’enfant accroché en au-revoir à ce lieu, ce lien, qui s’éloigne sont superbement évocatrices, du village russe, de ses souvenirs populaires et enfantins. Une traversée symbolique des terres russes en adieu à l’enfance. Devant ses yeux écarquillés, souvent de peur, l’immensité d’un horizon fait d’hommes et de paysages inconnus. Son voyage débute en calèche accompagné de son oncle marchand et d’un vieil homme d’église avant qu’il ne soit confié à l’un des convois de charrettes transportant des ballots de laine. Il y sera confronté à la réalité, la rudesse, l’histoire de son peuple et de sa terre. Il y aura un impressionnant orage, des rencontres extra-ordinaires dans les auberges qui semblent inspirées de ces histoires autour du feu le soir dans lequel le fantastique de la fable et du conte pâlissait et se fondait avec la vie. Rien de tendre ni de naïf.
« La vie est effrayante et miraculeuse ; c’est pourquoi on a beau raconter des histoires effrayantes en Russie et les agrémenter de nids de brigands, de longs couteaux et de miracles, elles rendent toujours un écho de vérité dans l’âme des auditeurs. »
Et la steppe sous la chaleur accablante de l’été, la si vaste steppe, inquiétante à en paraître hostile et infinie. Sur cette puissante prose descriptive, le sentiment d’étrangeté qui touche, la nature devient surnaturelle, personnage à part entière.
« L’air se figeait de plus en plus de chaleur et d’immobilité, la Nature docile se pétrifiait dans le silence… Ni vent, ni bruit alerte et frais, ni le moindre nuage.
Mais voici qu’enfin, quand le soleil commença à baisser vers l’ouest, la steppe, les collines et l’air ne purent plus endurer l’oppression et, à bout de patience, exténués, ils tentèrent de se libérer du joug. Derrière les collines apparut, sans qu’on l’attendît, un nuage frisé, couleur de cendre. Il échangea un regard avec la steppe – Je suis prêt, voulait-il dire – et fronça le sourcil. Soudain dans l’air stagnant, quelque hose se déchira, le vent tira de toutes ses forces et, bruissant et sifflant, se mit à tournoyer par la steppe. Aussitôt les herbes et les ronces de l’année dernière commencèrent à murmurer sur la route la poussière tourbillonna en spirale, courut à travers la steppe et, soulevant avec elle de la paille, des libellules et des plumes, s’éleva en trombe noire vers le ciel et obscurcit le soleil. »
Un véritable voyage à travers la Russie, un tableau et des portraits, ponctué de pertinentes notes en bas de pages qui précisent les références, les contextes historiques et ces paysages russes.
« On ne se rend compte de l’insondable profondeur et de l’infini du ciel qu’en mer, ou alors dans la steppe, la nuit, au clair de lune. Il est terrible, sublime et affectueux, il a un air de langueur et d’invite, sa tendresse donne le vertige. »
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- Lire les Classiques avec Stephie -
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Commentaires
1 sabine Le 13/01/2014
2 Sandrine Le 13/01/2014
3 Dominique Le 13/01/2014
je l'ai écouté récemment et là aussi la magie opère
4 Marilyne Le 13/01/2014
@ Sandrine : j'ai vu ça, un indispensable... Ce sera russe en russe toute la semaine par ici.
@ Dominique : tout est dit ! Je n'ai encore jamais tenté le livre audio mais j'imagine sur un texte comme celui-ci, alors là, oui !
5 Anne Le 13/01/2014
6 Marilyne Le 13/01/2014
7 Mina Le 13/01/2014
8 lounima Le 13/01/2014
9 Marilyne Le 13/01/2014
( bientôt, promis )
@ Loumina : lu le théâtre ( et vu un peu ) il y a trop longtemps. Et très envie de lire ses nouvelles... oh ^^. Je suis certaine qu'il te plairait !
10 claudialucia Le 13/01/2014
11 Aifelle Le 14/01/2014
12 Marilyne Le 14/01/2014
@ Aifelle : la toile se nomme " Le matin " ( incomplète sur la couverture ) par Fedor Vasiliev, peintre que je présente aujourd'hui :)
13 keisha Le 14/01/2014
14 Choco Le 14/01/2014
15 Marilyne Le 15/01/2014
@ Choco : bonne idée :)