
- Traduit du persan ( Iran ) par Christophe Balaÿ -
Au bord de la mer Caspienne, un jeune garçon découvre les jeux de l’enfance avec son amie Tahereh. Lui est arménien. Elle, fille du concierge musulman de l’école. Ainsi se côtoient chrétiens et musulmans, dans la petite communauté arménienne, entre l’église, l’école et le cimetière. Pâques, c’est la fête des oeufs peints, des pâtisseries à la fleur d’oranger. C’est aussi l’occasion d’allers et retours entre passé et présent, entre Téhéran et le village natal.
.
Pour débuter cette chronique, je pourrai citer le premier paragraphe de celle de Kathel à propos de sa dernière lecture de Zoyâ Pirzâd avec le roman C'est moi qui éteins les lumières, l'agréable souvenir d'une lecture douillette.
Ce recueil Un jour avant Pâques se compose de trois courts récits chronologiques reliés par la saison de printemps d'un personnage masculin, Edmond, scène d'enfance, de vie de père d'une étudiante entre coutumes traditionnelles et influences occidentales, d'homme vieillissant. Edmond est issu de la communauté armémienne vivant en Iran. Ces trois récits racontent les traditions, les clivages entre les communautés; clivages sociaux et religieux, l'Arménie omniprésente au coeur de chacun bien que majoritairement non natifs. Avec Edmond narrateur, c'est aussi l'histoire universelle des relations entre les hommes et les femmes, le statut et la place de la femme dans cette société. Sous son regard, l'image tutélaire de la grand-mère, le portrait de la mère.
Ces trois textes, ce sont les récits d'un homme tournés vers un univers de femmes. La prose y est fine et limpide, les scènes peintes par touches sensibles au quotidien, mais il y a un Mais à cette lecture pour moi. Je suis restée distante devant cette écriture qui m'a paru " académique ", manquant de couleurs et de saveurs malgré les nombreux termes en arménien et en persan qui parsèment le récit ( noms propres, noms de plats, repris dans un glossaire ); mise à distance également par l'étrange distance de ce narrateur, un narrateur masculin sans réelle personnalité, témoin à la fois compréhensif et soumis.
Sans conteste, une jolie lecture, fraîche, tendre, intéressante quant à la rencontre avec cette communauté arménienne, qui sera, je le crains, sans lendemain.
.
- Première lecture d'un recueil de Zoyâ Pirzâd avec Mina qui a lu le roman On s'y fera -
*
Commentaires
1 Mina Le 20/02/2015
La question de la place de la femme semble importante pour cette auteure, ainsi que les relations entre hommes et femmes, en tout cas ; cela aurait pu m'intéresser si tu n'avais pas souligné cet académisme, également ressenti dans le roman que j'ai lu. J'espère que notre prochaine découverte sera plus concluante.
2 Kathel Le 20/02/2015
3 keisha Le 20/02/2015
4 Anne Le 20/02/2015
5 Aifelle Le 20/02/2015
6 Marilyne Le 20/02/2015
@ Kathel : je me suis posée exactement la même question de la traduction. J'ai quand même l'impression que ce choix d'écriture, très fluide, léger, est un " style ". Il manque pour moi de personnalité, de force. Comme tu l'écris, la forme par rapport au fond. Et vraiment, pour ce titre là, un peu mal à l'aise avec le personnage masculin, je ne parvenais pas à le situer, ça m'a gênée.
7 Marilyne Le 20/02/2015
@ Anne : et bien, justement, je serai curieuse de ton retour de lecture ^-^. Pour ma part, sans être emballée ni très motivée, je crois que si l'occasion se présente au détour d'un rayonnage et d'un moment de pause, je tenterai quand même le recueil de nouvelles " Le goût âpre des kakis "
@ Aifelle : je ne voudrais pas généraliser quant à l'écriture n'ayant lu que ce recueil mais Kathel semble le confirmer.
8 sous les galets Le 25/02/2015
9 Marilyne Le 25/02/2015
10 Tania Le 25/02/2015
11 Marilyne Le 26/02/2015