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Vie d'une amoureuse
Deux courts romans libres, d'époque Ming, inédits en Occident, anonymes, circulant sous le manteau depuis quatre siècles. L'un, réputé, la chambre à coucher de l'impératrice Wu Zetian, un(e) Néron-Messaline chinois(e). L'autre, peu connu, une éducation sentimentale, fraîcheur acide de l'enfance, passion dévorante et fatale de la femme. Sans doute le premier soliloque au féminin de la littérature chinoise, dans la lignée de ces confessions de filles qui, de Sapho à Fanny Hill, ne se départissent ni d'humour, ni de politesse.
- Traduit du chinois par Huang San et Lionel Epstein -
Deuxième incursion dans la littérature érotique " historique " asiatique après Le livre des amours galantes japonais. Avec le premier, j'ai été surprise par le traitement du sujet, agréablement surprise par certains aspects culturels et ravie de la découverte d'un peintre d'estampes. Avec celui-ci, j'ai été trompée. Trompée par cette quatrième de couverture car j'ai choisi ce titre pensant qu'il s'agissait d'un récit féminin et j'en étais très curieuse considérant l'époque d'écriture. Or, dans la préface, il est expliqué que ces textes sont anonymes " de datation approximative, au texte mal établi ".
Celui intitulé Vie d'une amoureuse est hélas moralisateur. Il raconte, en employant un Je féminin, l'éducation sexuelle d'une jeune fille et son goût pour ces plaisirs lorsqu'elle est femme mariée et infidèle, se terminant sur la dénonciation de cette femme qui échappe au châtiment de la mort pour aller vivre recluse dans son village natal.
" Mme Shangguan connut douze hommes, mais du chef de Gu Deyin ses amours furent découvertes. Pour n'en plus aimer qu'un, elle se heurta à l'hostilité de tous. Instruit du seul Gu, Keyong répudia son épouse. Des autres, il ne sut rien. Fit-on plus bête !
Va, petit livre ! Puisses-tu constituer une ferme mise en garde et inciter, dans l'appartement des femmes, à de salubres réflexions. "
Ce récit n'est pas érotique, trop direct, pas franchement pornographique non plus, plutôt paillard, explicite certes ( d'autant que les caractères chinois parfaitement visuels du " creux " et du " saillant " sont conservés dans ce texte ). Le terme d'amoureuse ne convient pas. Cette femme recherche des partenaires et, évidemment, ce récit présente les transgressions des tabous sociaux en la couchant avec des domestiques, des membres de sa belle famille, des moines. Ironie du récit, de ce Je, la malheureuse devant parfois se donner à un témoin impromptu pour se garantir son silence. Ironie perverse car accompagnée de commentaires égrillards que vient justifier la morale. L'ensemble n'est absolument pas coquin. Il y manque cruellement de la fantaisie, les tremblements et les jeux amoureux justement. Ne badinons point, il ne s'agit que de prendre et d'être prise, le sexe brut. C'est la débauche mais les acteurs ne sont pas de joyeux lurons.
Alors, ce " roman ", je m'y suis aussi ennuyée que lors de ma lecture des " Exploits d'un jeune don Juan " d'Apollinaire - " drôle et provocant ". Ah ? - tout aussi répétitif et scabreux, et je ne vous écris rien à propos de " Le Verrou et autres contes grivois " de Maupassant que j'ai lâchement abandonné - " quelques nouvelles audacieuses et pleine d'humour ". Ah ? -. Pas sûre que je lise " Comment l'esprit vient aux filles " de La Fontaine. Mais qu'on ne me dise pas que je n'ai pas donné de moi-même pour cette thématique. Alors vous me pardonnerez de ne pas avoir encore lu le second récit proposé après celui de la vie de cette amoureuse.
- Demoiselle Mina s'en est allée se perdre dans des contes russes -
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Commentaires
1 Mina Le 02/01/2014
2 Marilyne Le 02/01/2014
3 Manu Le 02/01/2014
4 Marilyne Le 02/01/2014
5 Choco Le 10/01/2014
6 Marilyne Le 11/01/2014
7 Elly Le 30/06/2014
8 Marilyne Le 30/06/2014
9 Elly Le 01/07/2014