Revue de presse - 03/2020#1
- Revue de presse de mars 2020 - Episode 1 -
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Dans Connaissance des arts - janvier 2020-N°789 : nous est détaillé l'année Raphaël, après l'année De Vinci en 2019, pour le 500ème anniversaire de sa mort. Le peintre italien de la Renaissance ( 1483-1520 ) se voit mis à l'honneur à Rome, Washington, Londres et Chantilly en France.
L'exposition au musée Condé de Chantilly s'intitule Le maître et ses élèves, présentée jusqu'au 07 juillet. Vous pourrez y admirer le fameux tableau profane Les Trois Grâces ( 1504-1505 ) où il est conservé.
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Sinon, exposition ou pas, c'est au Louvre qu'il faut aller, puisque c'est le musée parisien qui détient l'un des ensembles les plus importants de toiles et de dessins de Raffaello Sanzio dit Raphaël, avec quatorze tableaux.
- Portrait de l'artiste avec un ami -
- ( actuellement prêté pour l'exposition romaine, c'était dans le contrat pour que L'homme de Vitruve de Vinci soit à Paris pour l'expo Léonard- Tractations muséales ) -
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Et pour le plaisir des yeux, un autre tableau de l'artiste au prénom d'archange cher à mon coeur, ce portrait réalisé peu de temps avant son décès précoce :
- Portrait de la Fornarina - 1518-1519 -
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Ce dont cause beaucoup la presse de l'art en ce début d'année, c'est de l'exposition-événement consacrée au peintre flamand Jan Van Eyck. C'est le musée des Beaux-Arts de Gand qui propose cette rétrospective de l'artiste du XVème siècle - Van Eyck, une révolution optique - avec la moitié des tableaux connus et la restauration de l'oeuvre majeure : le polyptyque de L'Agneau mystique. Van Eyck a " révolutionné " la peinture, par son travail sur la lumière notamment, parce qu'il a perfectionné la technique de la peinture à l'huile ( permettant le glacis qui crée les effets de profondeur et de texture ) et par des connaissances théoriques en optique ( permettant de représenter les reflets, l'orfèvrerie... ); ainsi que par son attention aux paysages d'arrière-plan.
Ce que j'ai apprécié dans l'article de ce Connaissance des arts, c'est que, bien que l'exposition ne dure que jusque fin avril, il met la ville de Gand à l'honneur, donnant vraiment envie de découvrir cette jolie ville belge. Durant l'année 2020, Gand propose un " festival pluridisciplinaire " autour de l'oeuvre du peintre.
- En savoir plus ICI -
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Je publie cette revue de presse " artistique " par principe, tous les musées étant fermés.
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A propos d'anniversaire, peut-être avez-vous remarqué que ce mois de mars Boris Vian a les honneurs de la BD. Il se trouve que l'auteur-poète-musicien-chanteur est né en mars 1920. C'est donc ce mois-ci le centenaire de sa naissance.
Les éditions Delcourt rééditent l'adaptation BD de L'Ecume des jours ( publication de 2012, changement de couverture ) signée Jean-David Morvan & Marion Mousse, tandis que la version roman illustré Futuropolis par Paul & Gaetan Brizzi vient de paraître ( de ces fabuleux dessinateurs, je recommande La cavale du docteur Destouches que je n'ai jamais pris le temps de chroniquer - 2015 ). En 2017, les frangins Brizzi avaient adapté L'automne à Pékin de B.Vian. Pour feuilleter, c'est ICI.
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Les éditions Glénat proposent le versant noir de B.Vian sous le pseudonyme de Vernon Sullivan avec les adaptations de J'irai cracher sur vos tombes et Les morts ont tous la même peau. Jean-David Morvan est au scénario. Sur le site Glénat, c'est par ICI -
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Dans le Nouveau Magazine Littéraire - mars 2020 N°27 - Dossier consacré à Shakespeare " tragédien du XXIème siècle " ( ou comment les thématiques universelles de ses pièces demeurent d'actualité ), j'ai lu plusieurs articles intéressants dont :
- " Shoah, se souvenir sans les témoins " ( dossier coordonné par Aurélie Marcireau ). Dans cet article, c'est le rôle de la fiction pour transmettre la mémoire qui est interrogé, le temps des témoignages se terminant avec la disparition des survivants ( dont Marceline Loridan-Ivens, Simone Veil, le Nobel Imre Kertesz, Elie Wiesel, Aharon Appelfeld ); fiction passant par la littérature et le cinéma. Il y est aussi question du " tourisme mémoriel ". J'apprends qu'une exposition présentée au Mémorial de la Shoah à Paris est consacrée aux témoignages : La voix des témoins - sur le site du Mémorial ICI - ( l'exposition dure une année, jusqu'au 03 janvier 2021 ).
- " Récits viraux " par Alexis Brocas qui rappelle comment une épidémie peut servir une " fiction collective et raciste ", qui se diffuse aussi bien que le virus, si ce n'est plus longuement en affectant bien plus; en mémoire les délires fictionnels qu'occasionna celle du sida.
Le journaliste revient sur cette thématique de l'épidémie dans la littérature, dont l'origine est souvent la transgression, cette légende tenace de la punition accablant une collectivité pour la faute d'un individu. C'est déjà le cas dans le théâtre antique avec Oedipe Roi de Sophocle, lorsque la ville de Thèbe est dévastée par la peste, amenant Oedipe à chercher la cause d'un tel châtiment. L'épidémie comme malédiction, mais aussi l'épidémie comme métaphore d'une " maladie " à la propagation inexorable et mortifère ( contre laquelle il faudra désigner des boucs émissaires ) : La Peste de Camus et Le rhinocéros de Ionesco, évidemment, parmi mes favoris.
- Le pire pour la fin : ce numéro du Nouveau Magazine Littéraire a été imprimé avant l'annonce de l'annulation de Livre Paris. Un article de Ingrid Merckx faisait un point sur cette manifestation littéraire en perte de vitesse, désavouée par de grands éditeurs comme par une certaine catégorie de lecteurs rebutés par l'aspect grande librairie-usine ( ce que confirme les organisateurs : moins de grands lecteurs alors que la littérature dite Young adult et le people ont explosé ).
Antoine Gallimard avait annoncé le retrait partiel du groupe Madrigal ( Gallimard, Flammarion, Casterman... ) pour se concentrer sur l'offre en livres format poche. Concrètement, cela se traduit par un stand de 120 m2 à comparer à celui de 1000m2 avant 2012, pour 500m2 par la suite. Les grands éditeurs désertent Livre Paris, lui préférant des manifestations, soit plus spécialisées, soit de dimensions ( dans tous les sens du terme ) plus humaines.
Il faut dire qu'après Amazon, c'était Mac Donald's qui était prévu cette année. J'ai relu trois fois pour être sûre d'avoir compris ce que j'ai lu : je cite Vincent Montagne, président du Syndicat National de l'édition et ( surtout ! ) président de Livre Paris : " Il faut s'adapter. Mac Donald's est le plus grand diffuseur de livres pour enfants. "
Voilà. Hum, ça fait envie... ( avec mon meilleur souvenir aux auteurs-illustrateurs jeunesse, celle-ci est la corde ultime pour vous pendre. Vous n'espériez quand même pas survivre, alors que, sans avoir eu le temps de redresser la barre depuis les difficultés de décembre dernier - annulations d'interventions et de rencontres&mévente due aux retards de livraison des livres faute de transports -, aucune mesure n'est envisagée pour soutenir les indépendants en général, les professionnels de la culture et du livre en particulier qui n'ont pas statut de salarié, alors que leurs activités sont suspendues ).
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L'annonce a été faite du possible rachat du Nouveau Magazine Littéraire par le magazine Lire, il serait question de " fusion ". En réalité, il s'agit pour le propriétaire du premier ( depuis environ cinq ans ), Claude Perdriel, de le vendre à son concurrent. Les journalistes du Nouveau Magazine Littéraire ont lancé une pétition pour que soient étudiés d'autres projets de reprises. La pétition lancée le 10 mars reçoit le soutien d'écrivains. A suivre -
[ Sources : Livre Hebdo - France Info Culture ]
Puisque le dossier du Nouveau Magazine Littéraire du mois de mars s'intéresse à Shakespeare, je conclus par :
" C'est un malheur du temps que les fous guident les aveugles "
- Le Roi Lear -
Je peux aussi choisir : " Être ou ne pas être ( artiste ), telle est la question ( qui ne se pose plus ) " - Hamlet -
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Et un message d'une chouette librairie de quartier, la librairie Lettres à croquer :
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Commentaires
1 Kathel Le 14/03/2020
Merci pour ta revue de presse, la presse en ligne va bientôt être la seule qui va nous rester en guise de culture (après les musées, fermeture de toutes les bibliothèques de Lyon à partir de ce samedi... jusqu'à nouvel ordre).
J'avais eu une proposition pour une des deux BD de David Morvan d'après Vernon Sullivan, mais cela m'a semblé vraiment trop sombre.
marilire Le 14/03/2020
2 Mo' Le 14/03/2020
Merci pour cet article. J'ai "La Cavale du Dr Destouche" dans ma Pal. Il faut vraiment que j'envisage de l'en sortir ;)
marilire Le 14/03/2020
3 bees Le 14/03/2020
:-)
marilire Le 14/03/2020
4 keisha Le 14/03/2020
Alors là, l'annulation du Livre Paris, ça ne me gêne pas du tout. c'est pire encore que ce que j'en savais! (Mc do^_^)
marilire Le 15/03/2020
5 Anne Le 14/03/2020
marilire Le 15/03/2020
6 Alys Le 14/03/2020
Citation très sympathique :p
marilire Le 15/03/2020
7 Aifelle Le 15/03/2020
marilire Le 15/03/2020
8 Dominique Le 15/03/2020
marilire Le 15/03/2020
9 Tania Le 15/03/2020
Merci pour ta chronique, malgré la fermeture des musées. J'ai décidé de relire des catalogues d'expos pour compenser.
marilire Le 18/03/2020
10 maggie Le 01/04/2020