
- Traduit de l'italien par Pierre Laroche -
En lisant La journée d'un scrutateur de Italo Calvino, j'ai rencontré le nom de Cesare Pavese qui m'a rappelé qu'il était plus que temps de faire connaissance. J'en ai donc parlé à un ami ( " Quid Pavese ? " :)) afin qu'il me conseille parce que le titre qui m'attirait le plus était Le métier de vivre, lecture à réserver pour l'apprécier à après la découverte de l'univers de l'auteur. Cet ami m'a donc confié deux titres qui lui semblaient " représentatifs " : Le roman intitulé Le camarade, roman engagé se déroulant sous la dictature fasciste et ce recueil de trois nouvelles.
Je vous épargne la quatrième de couverture qui me paraît trompeuse, insistant sur le sexe et la femme manipulatrice - c'est le défaut de cette collection, l'illustration de couverture et/ou la quatrième sont souvent réductrices - pour n'en retenir que la dernière phrase dont la formulation me paraît juste : Trois nouvelles, trois variations sur l'impossibilité du couple.
Pour chacune de ces nouvelles, une histoire d'amour bien plus qu'une histoire de couple, et l'histoire des temps de cet amour quand le temps de l'un n'est pas celui de l'autre; des histoires de solitude quand ce que ressent et projette l'un sur ce temps, sur cet amour, n'est pas le ressenti de l'autre. Alors oui, l'impossibilité du couple - couple à entendre au sens large, pas au sens mariage - de ces trois couples là. " Incommunicabilité " et incompréhension à cause de ce décalage de l'intime.
Une plume vive pour des histoires désenchantées dans lesquelles Cesare Pavese va au coeur de ses personnages. C'est en cela qu'elles sont cruelles, douloureuses. L'auteur y pose la question de l'amour, un amour conscient, de la capacité à aimer, de préserver la pureté d'un sentiment malgré les émotions qui nous dévorent, nos paradoxes, nos aspirations.
Trois nouvelles en trois temps, en trois Je, la première avec un narrateur externe relatant l'histoire d'un autre - très joli texte déroulant en filigrane le sentiment d'expatriation et d'isolement ( plus que celui de solitude ), et ce souci du regard sur le passé, les couleurs du passé, que l'on retrouve dans les deux autres nouvelles -, la seconde revenant sur le souvenir d'un mariage trop vite, trop court, la troisième sur des retrouvailles, un amour de jeunesse inadaptable à la réalité et aux choix que les années ont inscrit ; trois nouvelles en trois remords " à cause de l'amertume et du malaise de ma mauvaise conscience ".
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- Mois de la nouvelle avec Flo -
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Commentaires
1 Kathel Le 21/11/2014
2 Marilyne Le 23/11/2014
3 Flo Le 23/11/2014
4 Marilyne Le 24/11/2014
( je commence à envisager sérieusement la liste " je veux vraiment lire avant mon demi-siècle : ... " - avant 45 ans, ça va me faire un peu court, je crains que ce ne soit le délai pour rédiger la liste :-) )
5 Mina Le 24/11/2014
6 Naïk Le 24/11/2014
7 Marilyne Le 25/11/2014
@ Naïk : oui, pour les découvertes, cette petite collection est parfaite ( c'est pourquoi j'en use et abuse durant les mois de la nouvelle, je cumule à plaisir, le genre et la découverte d'auteurs dont je suis curieuse, depuis souvent trop longtemps... :))