Les grands maîtres naïfs
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L'exposition Les grands maîtres naïfs vient d'ouvrir au musée Maillol à Paris. Elle dure jusqu'au 19 janvier 2020.
J'ai découvert la peinture de Séraphine de Senlis en 2008, à la lecture de l'ouvrage que lui a consacré Françoise Cloarec : " La vie rêvée de Séraphine de Senlis ". Cette lecture m'a interpellée. Les quelques reproductions de toiles dans ce livre aussi. Alors, lorsque le musée Maillol annonça une exposition consacrée à Séraphine cette même année, je m'y suis précipitée. Et ce fut un éblouissement. Il y a des peintres, des peintures, qui me touchent, me fascinent, mais ce ne fut jamais à ce point. Et Séraphine m'a emmenée sur les chemins de l'art naïf, puis sur ceux de l'art brut, un chemin que je suis toujours. Je suis profondément attachée à Séraphine Louis. Depuis 2008, je n'avais jamais eu l'occasion de revoir ses toiles. Aussi, cette exposition sur l'art naïf, à nouveau à Maillol, était la chance attendue.
Mais je ne veux pas réduire cette exposition à l'opportunité d'admirer les peintures de Séraphine ou du Douanier Rousseau. L'intérêt de cette exposition est de nous proposer plus d'une centaine d'oeuvres d'artistes dits naïfs; de présenter leurs univers, de rendre hommage aussi à ceux qui les ont " défendus ", tels le collectionneur et critique d'art allemand Wilhelm Uhde et la galériste Dina Vierny, muse d'Aristide Maillol, fondatrice de ce musée.
Le film de Martin Provost sur Séraphine ( 2008 - avec Yolande Moreau ) est utilisé à bon escient sur le parcours. Le premier extrait avec Wilhelm Uhde, parlant de sa collection et de cette expression qu'il a choisi " primitifs modernes ", est saisissant car on voit tout le travail de reconstitution pour le film : dans son bureau sont accrochées ou entreposées les toiles que nous voyons lors de l'exposition. Le second extrait montre Séraphine peignant.
Je ne peux présenter tous les artistes exposés sous le " parrainage " d'Henri Rousseau et de Séraphine. C'est un voyage en variété de genres et de sujets, parmi ces Primitifs modernes; un voyage qui soumet le regard à l'attention, à l'éclat des couleurs, à la réflexion sur nos goûts, notre sensibilité. Ces artistes, à contre-courant, " peintres du dimanche ", souvent autodidactes, excerçant une autre profession, se nomment Jean Eve, André Bauchant, René Rimbert, Dominique Peyronnet, Louis Vivin, Ferdinand Desnos, Camille Bombois.
Le parcours est thématique ( portrait, paysage, nature morte, mer, jardin... ), comme en contraste, révélant ainsi l'approche et le style de chacun. A chaque salle, des surprises, picturales, mais aussi personnelles : des toiles qui nous laissaient à distance sur l'un des thèmes vont nous retenir sur un autre alors qu'elles sont signées du même artiste.
Ce fut mon cas avec les tableaux de Dominique Peyronnet dont les natures mortes m'ont laissée froide alors que ses paysages et portraits m'ont interpellée :
- Sieste estivale ( femme couchée ) -
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- L'une de ses " marines " -
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- La forêt -
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De très jolies toiles de Henri Rousseau accompagnent la superbe Deux lions à l'affut dans la jungle; des petites toiles peu mises en avant lors des expositions, des paysages réalistes, délicats et bucoliques.
- Vue des fortifications - 1844-1910 -
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- Vue des bords de l'Oise -
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- Deux lions à l'affut dans la jungle - 1909-1910 -
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Le bonheur de revoir quelques toiles de Séraphine :
- Feuilles diaprées sur fond bleu - 1929 -
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- Les grappes de raisin - vers 1930 -
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- Feuilles - 1928-1929 -
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- La prochaine exposition du musée Maillol sera consacrée à Robert Delaunay et Paris ( du 19 mars au 26 juillet 2020 ), je m'en réjouis d'avance.
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Commentaires
1 Aifelle Le 23/09/2019
marilire Le 23/09/2019
2 Dominique Le 23/09/2019
marilire Le 23/09/2019
3 Kathel Le 23/09/2019
marilire Le 23/09/2019
4 Anne Le 23/09/2019
marilire Le 23/09/2019
5 Annie Le 24/09/2019
marilire Le 24/09/2019
6 maggie Le 25/09/2019
marilire Le 27/09/2019
7 MTG Le 28/09/2019
marilire Le 29/09/2019